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#1.2 Entre crise et guerre : Philosopher ?

décembre 2014 - centre Goscinny, Paris

Malheureusement la vidéo #1.1 a été perdue, mais l'épisode #1.2 reprend les bases pour ne pas vous y perdre.


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La philosophie est dans le genre du “pensé” mais différent de la pensée religieuse ou mathématique.


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Sophia en grec peut être traduit par science et sagesse, ce qui a de spécifique serait donc ce lien entre savoir et sagesse.

- Kant sépare “Que puis savoir?” et “Que dois je faire?” .

- Le terme ambigu “devoir” a 2 sens.

- complicité entre philosophie et liberté


20:00

Le monologue devient dialogue, l’interrogation porte sur les mots (ce qui nous relie les uns les autres)

Sagesse sans savoir amène au sophisme tel Calliclès qui incarne le pouvoir du plus fort.

Platon / Le Gorgia / Dialogues platoniciens


30:00

La philosophie est donc la science (pas de doxa, d’opinion mais l’universel) qui traite de la morale. Volonté de conjonction des deux notions.

Discours de la méthode / Descartes


40:00

La philosophie sort de la nature (ni bonne ni mauvaise), où la force domine (je peux / je peux pas) et introduit le devoir (“je t’en prie”).

La loi est forcément coercitive et prescrit forcément quelque chose qui va à l’encontre de la nature, elle ne va pas interdire de se jeter dans le feu.

#1.3 Entre crise et guerre : Philosopher ?

janvier 2015 - centre Goscinny, Paris


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« La nature est le règne de la nécessité $raquo;

Sa loi est y=f(x) , c’est quelque chose dépend d’une autre, il n’y a donc pas d’actions mais que des passions .

En revanche la philosophie est le règne de la liberté.

Rousseau, le Newton de la morale selon Kant.

Renversement de l’idéologie dominante qui va de l’infini au fini (ressources limitées) alors que les grands progrès sont des exigences d’infini (Pascal).


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Première réponse (thèse) du Que puis-je savoir ? :

  • L’empirisme (péri faire le tour), le savoir donné par l’expérience.

  • Distinction de l’expérience commune d’avec l’expérimentation (où il y a une notion d’action) scientifique.

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L’empirisme a le mérite de mettre en contact avec la réalité.

Distinction vérité / réalité.

  • La vérité est une affaire de mots, une affaire de logos, de paroles, elle demande l’interaction entre 2 individus.

  • La réalité est l’affaire des choses et change en permanence.

Distinction réalité / habitude faite par Hume

Difficulté de l’empirisme : un énoncé est fixe alors que la réalité est en perpétuel devenir.

Dès que l’empiriste veut donner un énoncé, il est dépassé par le réel.


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Distinction nature(sans travail de l’homme) / matière (soumis aux lois, à la force).

Il faut du boulot pour faire des paysages et de toute façon le simple fait qu’il y ait des pensées et du langage, c’est qu’on n’est pas dans la nature.

Mme de Sévigné refusait de voir la nature (crétin des Alpes), il faut avoir énormément combattu la nature et travailler sur elle pour qu’elle soit méliorative.

Lorsqu’on privilégie ce qui est natal, c’est qu’on ne veut pas savoir ce que les hommes ont apporté (distinction Père / Mère)

#1.4 Entre crise et guerre : Philosopher ?

février 2015 - centre Goscinny, Paris


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La problématique de l’union de l’âme et du corps commence à partir de Descartes, au Moyen-Âge la philosophie est la servante de la théologie.

Chez Descartes l’ordre des corps est mécaniste, contrairement à chez Aristote où cet ordre est finaliste et anthropomorphique (les corps lourds vont vers le bas car c’est leur lieu naturel).

Cela actualise d’ailleurs le sérieux du monothéisme transcendant qui dit que le principe de vie n’est qu’en Dieu, contrairement aux anciennes religions animistes.


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L’âme chez Descartes reste une notion théorique, il en oublie la visée pratique primordiale de la philosophie.

En réalité on ne peut parler de l’âme sans faire intervenir la notion de finalité qui est inexistante dans le corps, d’où l’insolubilité du problème pour Descartes (et les délires de la glande pinéale…)

D’où pour Locke, suppression de l’âme. Car il a compris les problèmes de la notion de finalité. L’empirisme s’attache en effet à ce qui est là (à l’immédiateté sensible) alors que la fin, c’est ce qui n’est pas là.


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La position du dogmatisme en philosophie est de considérer qu’il n’y a pas de limite à la connaissance, même celle de celle du bien ou du beau.

Comme la fin n’est pas là, elle ne peut être que signifiée , comme avec un panneau stop dans 150m.

La fin c’est le sens, elle est signifiée avec un signe, elle n’est pas là, elle n’est qu’intelligible .

Ce qui est là c’est le signe qui la signifie (comme le langage), il ne faut pas oublier que ce signe parle de quelque chose qui n’est pas là.

Kant rappelle qu’il y a une faculté des fins : la raison.

Hegel dit que le bannissement de toute finalité externe a discrédité la notion de fin en général mais il faut la réhabiliter en ce sens que la raison est l’opération conforme à un but (Aristote).


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L”angoisse de l’homme moderne face à la perte de substance, de la dés-animisation de la révolution scientifique.

La théorie de l’erreur chez Spinoza -> c’est quelque chose dans la réalité qui nous détermine à faire l’erreur, mais je déplace cette réalité.

La finalité a donc été déplacée dans une autorité extérieure, l’idée de finalité externe avait empêché l’émergence de la physique dans l’Antiquité alors qu’on était allé très loin en Mathématiques, il s’agit maintenant de la ramener chez l’homme et pas de la supprimer comme la pensée moderne qui la rapporte à la théologie.

Le couple cause-effet (y=f(x)) doit être remplacé dans les sciences humaines par le couple signe-sens qui indique une intentionnalité.

Avant Freud, on observait le patient et on faisait abstraction de ses paroles, au contraire Freud va écouter le patient et grâce aux signes du patient, il restitue ce qui n’est pas là : le sens.


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Tout voir de manière mécaniste n’est pas faux mais n’épuise pas la question du pourquoi mais celle du comment.

Exemple de Socrate qui dit dans le Phédon que c’est comme si à la question “pourquoi suis je assis ici ?”, on répondait “parce que tes tendons sont étirés…”

En réalité, même si on est déterminé, le fait de prendre conscience de ses déterminations change tout à l’affaire et suppose un sujet qui peut se représenter une fin.


50M

Pour dépasser le rationalisme et l’empirisme, on a le déterminisme qui dit que la réalité se conforme aux lois du langage et notamment au principe de non contradiction : 2 attributs opposés ne peuvent appartenir au même sujet sous le même rapport.


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Kant réintroduit la finalité dans la Critique du Jugement, il veut créer une passerelle sur l’infranchissable abîme entre la raison pure et la raison pratique.

Surgit alors un nouveau couple de jugement après le couple analytique-synthétique et le couple impératif hypothétique-catégorique, le couple déterminant-réfléchi.


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Le jugement relie un attribut à un sujet, le jugement de goût est un jugement de valeur réfléchi.

Déterminant : le jugement correspond à un but poursuivi connu.

Réfléchi : le but n’est pas connu. On reçoit l’effet d’abord, l’objet en sait plus sur le sujet que lui-même.

Si on ressent un plaisir, c’est qu’un désir a été assouvi, ce désir n’est pas connu mais est signifié, dans le cas du plaisir esthétique.

Il faut réfléchir pour le connaître.


80M

Il y a finalité parce qu’on part du plaisir.

Tout le problème des sciences humaines vient de cette notion de finalité :

Ou on établit une continuité (Darwin, Claude Bernard), ou on établit une coupure radicale vivant-inerte, animal-homme… (Dieu…)

-> à mon avis l’évolution passe par des seuils, tout dépend où on met la coupure (alors que dans la réalité on a un continuum), il faut dialectiser continu-discontinu.

#1.5 Entre crise et guerre : Philosopher ?

mars 2015 - centre Goscinny, Paris


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La science ne se pose pas la question de son utilité, contrairement à la philosophie car cette dernière est la seule à poser la question des fins (ou des valeurs).


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Légalité est posée par l’homme : Leibniz demandait à ses élèves de trouver deux feuilles identiques.

Après l’empirisme et le rationalisme, le déterminisme dit que les faits s’enchaînent comme les raisonnements.

Descartes : “ces longues chaînes de raison”.

Descartes est un optimiste de la connaissance, issu du premier XVIIe s, après la Renaissance, il fait couple avec Corneille.

Quand Richelieu castrera la noblesse (par l’édit de La Paulette puis par la Monarchie Absolue), on ira vers le 2ème temps du XVIIe S, celui de Racine et de Pascal, celui de l’angoisse où la connaissance ne donne pas le salut.


20M

Comment se fait-il que le déterminisme marche, que les équations de Newton soient si simples ?

La nature serait-elle soumise aux lois du langage ?

Les métaphysiciens classiques qui respiraient Dieu (Descartes, Spinoza, Leibniz) trouvaient ça logique.


30M

Le déterminisme marche peut être par la confusion entre l’essence (qui définit un attribut) et l’existence, confusion que pointera Kant.

Kant se basera sur Hume et sur Rousseau, Hume base la loi sur l’habitude subjective, sur l’induction, la loi marcherait en fait mais pas en droit .


40M

Ce qui est déterminé ou défini est terminé ou fini, on sait tout ce qu’il y a à savoir sur la chose.

Le problème est : la loi est-elle ontologique ?

Il y a un retour aujourd’hui des problématiques ontologiques, la qualité de vie…

Lorsque ces problématiques deviennent qualitatives , l’homme qui a peu ne peut plus accéder à celui qui a tout, ce sont des régressions !


50M

C’est après le siècle des Lumières, lorsque ces ontologies s’écroulent que Kant va mettre en place sa pensée.

Ces ontologies s’écroulent d’abord en physique : du finalisme où le mouvement vient de l’intérieur, de la substance, on passe au mécanisme qui vient du contact, d’une relation.

Toute fin requiert un sujet, un sujet extérieur qui détermine cette fin, elle est terminée par quelqu’un d’extérieur.


60M

L’écologie serait-elle une survivance de l’ontologie de l’aristocratie ? “il n’y en aura pas pour tout le monde”.


70M

Second apport à Kant, Rousseau : la force ne peut pas diriger la société, la politique n’est pas une science de la nature,

pour Rousseau, nous sommes dans un pacte, trahi par la société actuelle. Il renvoie dos à dos la justification par la nature et par Dieu qui sont tous les deux donnés.

Rousseau recherche l’autonomie, que l’homme se fasse lui-même.


80M

Kant transpose cela à la raison, la connaissance de l’homme n’est plus un miroir qui devrait essayer de restituer le modèle du mieux possible (l’empirisme) ni une réception des idées parfaites par Dieu (rationalisme, Platon)

Empirisme et rationnalisme donnent un sujet passif.

Pour Kant le sujet est un prisme qui modifie le donné : sujet actif .

90M

Son projet dans Critique de la Raison Pure est de voir tout ce que la raison peut connaître avant l’expérience.

??la raison voit ce qu’elle produit elle-même??


100M

Pour Kant la raison doit, comme un juge en fonction, forcer la nature à répondre à ses questions.

Il y a émancipation du sujet.

#1.6 Entre crise et guerre : Philosopher ?

avril 2015 - centre Goscinny, Paris


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Attention à ne pas trop personnifier cette philosophie kantienne, car elle exprime le surgissement de la modernité.

Le bonheur, qui n’est pas le salut, ni la paix uniquement négative, réunit les Lumières. Une génération plus tard on passe au mal du siècle (Chateaubriand, Sénencourt).


10M

Avant cette modernité, la réponse religieuse précédait la question maintenant le sujet n’est plus déterminé de l’extérieur mais est une petite usine.


20M

L’empirisme mène au réalisme : le monde extérieur existe indépendamment de ma pensée.

Le rationalisme mène à l’idéalisme : ce qui est extérieur n’est que le reflet de ce qui est en moi.

La raison est pour Kant, intéressée. elle pose des problèmes à la connaissance et à l’entendement.


30M

Les lois régissent donc toujours les phénomènes mais pas les choses en elle même.

Phénomène se dit erscheinung , ce n’est pas une apparence mais une apparition (plus actif).


50M

Dans le phénomène, il y a le sujet mais qui s’ignore, “connais toi toi même”.

Chez Aristote, les catégories sont les prédicats les plus généraux de l’être.

Catégorie de la quantité : unité/pluralité/totalité, la totalité se déroule dans le temps et ne se voit que lorsque le processus a été achevé.

Le concept de totalitarisme est devenu une image et une représentation.


60M

Il n’y a pas de connaissance positive du monde en lui-même mais simplement des connaissances négatives

mais c’est cette même connaissance négative qui rend la liberté possible, car le déterminisme est inconnaissable (il est en tout cas ni dans le temps ni dans l’espace).


70M

Le critère de vérité passe de “l’esprit doit se conformer à la chose” à “la chose doit se conformer à l’esprit”

en même temps que Rousseau dit que la société doit se conformer au sujet et à la volonté générale.

Un peu avant Copernic comprend que le sujet est actif et tourne lui même.


80M

Pour Rousseau, on ne peut comprendre l’homme sans la liberté.

La distinction science de la nature / science humaine suppose cette modernité post-kantienne.

Le sujet ne cède à rien devant ce qu’il a devant lui.

Le sujet n’est pas l’individu, le singulier, le particulier.

l’individu est indivisible.

Certains disent que toute la philosophie d’Aristote a consisté à donner un statut ontologique à l’individu.


90M

Kant nous dit qu’on est toujours dans l’action, voir une chose c’est déjà lui conférer un certain statut.

Avant Freud, on regardait le malade avec le point de vue positiviste qui consiste à dire que c’est une machine qui grince, insensée.

Freud renverse cela et lui tourne le dos et écoute ce qu’il ne dit pas pour restituer son sens.


100M

Kant a révélé l’activité du sujet mais sa limite réside de ce que ses à priori viennent d’un sujet sans histoire.

Il y a intemporalité de la connaissance, il n’y a pas d’histoire, et le sujet n’a pas de contenu.

Cette abstraction va titiller les post-kantiens.

Kant a vu qu’il y avait la liberté et le sujet, mais n’a pas augmenté la connaissance du sujet et des sciences humaines, seulement celle de la nature.

#1.7 Entre crise et guerre : Philosopher ?

mai 2015 - centre Goscinny, Paris


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Que dois-je faire ? L'autre question que Kant à poser pour nous.

Il n’y pas d’action dans la nature, Seul le sujet est actif.

Kant :

La Liberté est un postulat de la Raison pratique

Il faut donc présupposer que la liberté est possible pour que la philosophie le soit.

Possible = non contradictoire, ce qui n'implique pas que l'on se soit approprié une réalité.

Réference à la coupure logique/ontologique logo/être chez Kant.


10M

La caverne fournit une première distinction de ce qui est pour soi (pour le prisonnier) et de ce qui est en soi (pour nous, le phénoménologue).

On a appris à parler sans permis, la parole n’est pas aussi claire que les axiomes mathématiques (qui mettent de côté le langage de tous les jours, ce qui est de l’ordre de l’ACTION).

La parole est allusive et métaphorique et permet parfois même de cacher au lieu de montrer.


20M

1er stade de la connaissance : les ombres sur le fond de la caverne sont la doxa, l’opinion (qui n’a pas en elle même le principe de sa vérité).

2ème stade : la dianoia, la connaissance discursive, hypothético-déductive qui découle de la parole. Ce stade ne suffit pas car les géomètres partent d’hypothèses et descendent aux conclusions sans remonter vers l’anhypotetum.

3ème stade : la dialectique (logos : parole mais aussi fraction, rapport -> les paroles c’est ce qui nous relie).

4ème stade : le Soleil, la theoria, où on ne parle plus mais on contemple.

Platon dit que “le Soleil est le 3ème terme qui permet à l’œil de voir et à l’objet d’être vu”, “le Bien c’est pareil pour l’âme” -> jusqu’ici on est dans l’ordre de la connaissance mais Platon dira “le Soleil permet en outre de donner aux êtres croissance et nourriture” -> on passe dans l’ordre de l’action.


30M

Souvent, les analystes s’arrêtent là mais Platon veut maintenant parler de la redescente.

Dans l’ascension, la procession, le philosophe se fait mal, s’oppose à des résistances mais le philosophe, zoon politikon, veut revenir parmi les siens.

Mais il revient titubant, n’étant plus habitué à l’obscurité, et se fait railler (légende de Thalès qui était tombé dans un puits en regardant les étoiles)

L’idéologie dominante combat l’homme et l’universel pour lui substituer le relativisme.


40M

On a fait une erreur depuis qu’on a mis l’action de côté (Aristote, par exemple, disait que l’homme a naturellement le désir de savoir).

Le questionnement n’est pas spontané (le requin n’a pas évolué depuis le tertiaire car il est le maître de son environnement tandis que l’homme est le moins aidé par la nature + catastrophe obstétrique).

Dans l’illusion, le sujet porte en lui-même la raison de l’erreur.

Chez Kant, la liberté est une IDÉE (régulatrice : TOUT SE PASSE COMME SI) et pas constitutrice (comme les concepts), à partir d’un point on ne peut plus progresser sans parler de l’intérêt du sujet.

Il y a une limite à la connaissance, on ne peut pas chercher un principe de l’action dans les sciences de la nature.

#1.8 Entre crise et guerre : Philosopher ?

juin 2015 - centre Goscinny, Paris

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